Intervention de Jean-Pierre Raoult [1] :
Deux citations du « rapport Descoings » (mai 2009)
La quatrième partie du rapport, intitulée Rénover les enseignements et s’interroger sur les modes d’évaluations, commence par énoncer quatre préalables dont voici le premier :
« a) Investir dans la formation continue des enseignants
Il ne peut pas y avoir de modernisation réelle des pratiques pédagogiques dans le lycée sans effort massif de formation continue des enseignants. Quelle entité, entreprise, association, organisation pourrait imaginer laisser un personnel d’importance capitale sans formation continue ? A cadre pédagogique stable, cette quasi absence est déjà contestable, mais lorsqu’il s’agit de changer le cadre pédagogique, l’absence d’accompagnement par la formation des enseignants rend les objectifs impossibles à tenir. »
Un peu plus loin, il est préconisé :
« a) La transmission des savoirs et la construction de l’esprit critique. Quel sens donner aux programmes et à leur changement ?
1 - Un calendrier précis pour la mise en œuvre des programmes, leur évaluation et leur renouvellement
Les changements de programme sont source d’anxiété et de tensions en raison du manque de visibilité sur les échéances ou sur les changements de contenus. Ces tensions pourraient être réduites par :- L’annonce d’emblée du temps d’élaboration d’un programme, de l’échéance de son évaluation, de son renouvellement possible - Le respect de ce qui est convenu au préalable.
2 - Un espace de discussion permanent sur les programmes, au moment de leur élaboration comme de leur mise en œuvre
Moins il y a de temps pour l’information et la consultation, plus le sentiment d’arbitraire risque de prévaloir auprès de ceux-là mêmes qui seront chargés de mettre en application les changements. Pour éviter ce double écueil, il est proposé une concertation permanente sur les contenus ; des Forums de discussion et d’échanges pédagogiques, sous l’égide de l’Inspection Générale et via internet devront être systématisés pour l’ensemble des disciplines et concerner tout autant les champs interdisciplinaires. Il ne s’agit pas de changer en permanence les programmes qui ont besoin de stabilité, mais de donner les moyens à l’enseignants d’échapper à la solitude lors de leur mise en œuvre dans la classe et de rendre ainsi plus faciles les échanges pédagogiques entre enseignants d’une part, entre enseignants et membres des inspections académiques et générales d’autre part.
3 - Des critères d’évaluation des programmes transparents et impliquant les enseignants.
Les critères d’évaluation des programmes doivent être énoncés précisément et les participants à l’évaluation, enseignants et corps d’inspection notamment, gagneraient à voir leur responsabilité et leur rôle en la matière confortés. »
Remarque à Marc FORT sur les projets de programme de seconde
Tu as dit à peu près : « Vous avez vu l’intéressant travail fait par le groupe de travail, à l’automne 2008 [perspective de réforme de la seconde en 2009] sur le module « Informatique et société numérique ». Non, on n’a rien vu ! Oukase ministériel non encore levé. L’IGEN Robert CABANE, qui fut coprésident de ce groupe de travail, en a parlé le 20 mars 2009 au Comité scientifique des IREM, mais il n’a pu déposer aucun document. Voir le résumé de son exposé sur le portail des IREM [2].
Remarque sur les mathématiciens et l’enseignement des mathématiques
On a déploré que l’intérêt de la communauté des chercheurs en mathématiques ne soit plus au même niveau qu’au début du vingtième siècle ou dans les années cinquante, s’agissant de la réflexion sur l’enseignement de leur discipline. Ceci sera largement le thème du colloque ADIREM-Repères à Luminy en mars 2010. Il est donc nécessaire de solliciter dans la communauté de l’intérêt pour ce colloque.
Suite de la table ronde : interventions, questions et réponses
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