Je suis complètement d’accord sur le fait que les enseignants doivent être au point mathématiquement sur les compétences à enseigner à leurs élèves mais c’est loin d’être suffisant pour dispenser un enseignement de qualité.
Par rapport aux différentes interventions de la salle, je pose simplement la question : qu’est-ce que c’est la formation continue ? Alain Mercier a redit un certain nombre de choses, mais chacun a une représentation de ce qu’est la formation continue. Est-ce que c’est simplement de l’information sur des modifications institutionnelles : des modifications de contenus, des modifications de dispositifs ? Est-ce que c’est de la culture mathématique ou la connaissance des mathématiciens du 19ème ou 20ème siècle ? Est-ce que c’est la compréhension des nouveaux programmes à tous les niveaux de l’enseignement ? Est-ce que c’est la maîtrise de savoirs mathématiques, comme vient d’en parler Catherine Combelles ? Est-ce que c’est la construction de démarche d’apprentissage ? Quand vous voyez l’état des lieux des pratiques de l’enseignement des mathématiques dans des classes du 1er degré et du 2nd degré, quelle formation continue serait pertinente pour que les élèves soient intéressés et motivés sans être définitivement écoeurés ?
Je pense que ce n’est pas seulement, et loin de là, les connaissances mathématiques des enseignants qui sont essentielles mais c’est aussi des apports de didactique en lien avec des pratiques de classe, quel que soit le niveau d’enseignement. Ainsi les échanges constructifs sur des pratiques d’enseignement des mathématiques font partie de la formation continue.
D’autre part, on parle tous de formation continue, mais nous n’avons pas défini quels étaient les objectifs de cette formation continue et je crois qu’ils ne sont pas les mêmes selon nos différentes positions dans le système.
Pour ma part, je suis formatrice en IUFM et je suis membre actif de la CO.P.I.R.ELEM, donc je m’occupe de l’enseignement des mathématiques à l’école primaire. A ce titre, je peux affirmer qu’il y a une grande appréhension des enseignants du 1er degré à aller en formation continue en mathématiques, surtout lors de stages longs (trois semaines de suite). Faut-il expliquer les façons dont sont attribués les stages ? Ils sont attribués en fonction de l’âge des enseignants et donc plus on est ancien plus on a le droit à la formation continue. C’est pourquoi, depuis plusieurs années, je forme des enseignants qui sont à deux ans de la retraite. Quel est le retour sur investissement possible ? Alors là, cela ne va plus du tout parce que les jeunes enseignants auraient peut-être envie de venir en stage de mathématiques mais ils n’ont pas le droit à ces stages-là, car ils n’ont pas assez d’ancienneté.
Mais la grande inquiétude, tout de même, ce sont les réformes proposées car la catastrophe c’est qu’il n’y aura plus de formation initiale mais encore moins de formation continue comme dans ce merveilleux dispositif dont nous avons connaissance.
Et pour finir, c’est une question à Marc Fort. Il faudrait peut-être m’expliquer pourquoi les I.U.F.M. ont contribué à la dégradation de la formation continue dans le 2nd degré, là je ne vois pas bien. Merci beaucoup.
Marc Fort : Je ne critique pas la qualité du travail qui se fait dans les I.U.F.M., au contraire, car par certains aspects, ils poursuivent le travail mené dans les I.R.E.M.. Ce que je critique est le changement de mode d’organisation qui a été fait pour des raisons idéologiques et qui a nuit à la cohérence globale du dispositif de formation continue.
Suite de la table ronde : interventions, questions et réponses
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