Le projet Census at School (Recensement à l’école).

mardi 22 février 2011
par  Chaput, Brigitte
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Le développement de la culture statistique est un objectif partagé par de nombreux pays depuis quelques années. Cette déclaration d’intention n’est malheureusement pas toujours suivie d’effets dans les classes à cause du manque de temps qui conduit à donner la priorité à d’autres contenus d’enseignement ou parce que les enseignants ne savent pas quel statut donner à la statistique à l’intérieur du programme de mathématiques.

Les professeurs chargés d’enseigner les chapitres de statistique sont confrontés à un choix cornélien. Ils peuvent utiliser des données scolaires, prêtes à l’emploi, ce qui masquent les difficultés que l’on a rencontrées pour les obtenir, et qui sont souvent en dehors des préoccupations des élèves ; ceci donne peu d’idées sur la méthode statistique. Ils peuvent, au contraire, suivant par là les programmes officiels, partir de données obtenues par les élèves ce qui peut être plus motivant pour eux ; mais ceci est très gourmand en temps et ce qui est recueilli est généralement assez pauvre, limité en quantité et entaché de nombreuses erreurs méthodologiques, surtout quand ce recueil se fait en dehors de la classe. Dans la plupart des cas, pour une méthode comme pour l’autre, l’étude statistique se fait souvent sans que l’on se soit posé de question préalable !

L’objet du projet Census at school est de développer les capacités des élèves (du primaire au collège) dans le domaine statistique en mobilisant les outils informatiques et les contenus statistiques au programme. Le recueil de données par les élèves eux-mêmes, dans des domaines qui les touchent, se fait en remplissant un questionnaire en ligne. La méthodologie et la précision dans le recueil des réponses sont des objets d’enseignement. Les résultats obtenus permettent une démarche d’investigation pour apporter une réponse à une question donnée.

Des milliers d’élèves participent à ce projet dans cinq pays (Royaume-Uni, Nouvelle Zélande, Australie, Afrique du Sud et Canada) et une base de données de leurs réponses est constituée chaque année, elle peut être consultée sur le site http://www.censusatschool.com/fr/la-base-de-donnees-internationales Dans un premier temps, chaque classe ayant rempli le questionnaire peut dépouiller ses propres résultats à partir de la feuille de calcul constituée et les exploiter dans un tableur en utilisant les fonctions disponibles ou l’assistant graphique. Les élèves peuvent alors avoir envie de se comparer aux résultats nationaux de leurs pays ou d’autres pays. La constitution d’échantillons aléatoires à partir des différentes bases de données est également possible ce qui permet, par exemple, de mettre en évidence les fluctuations d’un échantillon à l’autre ou les différences entre les résultats dans un échantillon et ceux de la population totale. L’accent peut être aussi mis sur la méthode (choix des données, des graphiques, des calculs...) pour répondre à une question (par exemple : les filles sont-elles plus grandes que les garçons, à un âge donné ?). Des exemples d’exploitations de données ou de séances de classes sont donnés dans les sites des différents pays.

La participation des élèves français à ce projet est envisagée dans l’avenir mais elle est liée à l’implication de l’Éducation Nationale et de l’INSEE, ce qui n’est pas acquis pour le moment. À titre expérimental, l’organisme officiel de statistique du Canada Statistique Canada leur offre la possibilité de participer dès cette année scolaire : chaque professeur peut inscrire sa classe avec un code spécial qui permettra de récupérer les résultats français pour en constituer une base de données propre à notre pays. Il suffit alors de remplir le questionnaire en français sur le site http://www.recensementecole.ca.


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